dimanche 23 mars 2014

"Tourisme et Mondialisme" une vision nouvelle du développement du tourisme

Jean-Michel Hoerner, « une référence mondiale dans l’expertise touristique » selon le journal Les Echos (février 2006), propose dans Tourisme et Mondialisme une vision assez nouvelle du développement du tourisme dans le cadre du mondialisme, c’est-à-dire « la mondialisation du capitalisme » selon sa propre formule. Outre la reprise de définitions précises et la manière dont le monde a élargi le système capitaliste sur tous les continents, il explique qu’une nouvelle classe moyenne supérieure, largement alimentée par les jeunes diplômés – comparables aux mandarins de l’empire du Milieu – constitue l’axe majeur d’un tourisme international de plus en plus tourné vers le haut de gamme. Tandis que le tourisme international devient un véritable patrimoine, l’auteur redéfinit les territoires et les stations touristiques, puis s’attache à la révolution du secteur. Il montre ainsi que l’industrie du voyage, longtemps traditionnaliste, se construit désormais surtout grâce à l’e-tourisme et même au m-tourisme (avec les smartphones) en oubliant la tradition des voyages à forfait élaborée jadis par Thomas Cook. Il ne manque pas non plus de souligner que des managers de haut niveau restructurent l’hôtellerie internationale, désormais soumise à « l’externalisation » des murs. Autrement dit, à la lecture de cet ouvrage, on a le sentiment que notre monde, émergent ou pas, ne peut ignorer une industrie du tourisme en plein essor qui devrait modifier nos genres de vie.
Jean-Michel Hoerner, outre ses contributions à la géopolitique comme Géopolitique du capital (Ellipses, 2007) ou Les Globalisateurs (Talaia, 2010), a publié une douzaine d’ouvrages sur le tourisme, dont La science du tourisme (avec Catherine Sicart, Balzac, 2003), Géopolitique du tourisme (Armand Colin, 2008), Pour une nouvelle recherche en tourisme (avec Anne-Marie Mamontoff, Balzac, 2009), Le tourisme dans la mondialisation (L’Harmattan, 2010). Il dirige la revue Annales du tourisme (Talaia, 2011, 2012 et 2013).